jeudi 31 janvier 2013




                                                                


Il est là.    Re*venu.     Nos corps retrouvés.     Les mots silencieux.    Le temps de l'apprivoisement. 


source photos: http://leloveimage.blogspot.ch/



mercredi 2 janvier 2013



Ces jours, il y a eu le Porto bu avec elle dans le coin du salon, près du feu. Nos cadeaux racontés et montrés ; le tableau du peintre fou fou fou, la robe au ruban de soie, le rose aux joues. Nos cheveux coupés court, plus courts que court ; alléger. Ôter la peine au coeur. Il y a eu des trésors ultra kitsch dénichés dans le magasingrenier de la grande ville pour un Noël un peu fou et décalé; une vierge Marie qui a su s'entourer d'un magnifique cadre doré et cette petite boite minuscule en forme de chien. Il y a aussi eu la surprise d'un cd oublié et retrouvé pour quelques pièces ; "des Visages des Figures" écouté en boucle dans la voiture. Et sentir la vie battre follement à l'intérieur, du cœur. Se demander comment avoir pu oublier, ne plus écouter ce baume au cœur. Aux sons de "Bouquet de nerfs", replonger dans nos dix-sept années, dans ce petit appartement de vieille ville, nous les filles de toujours, à trembler la vie et battre les corps. 
Avoir envie de vie, en vie. De simplicité folle, de surprises, de petits rien déconcertants. 
Il y a eu à penser un voyage à Paris. Penser à s'évader. S'évader pour panser. Je sais que là-bas, dans la ville qui a vu mes pas mille fois, elle me préparera du thé chaud et m'emmènera fouler les pavés de la nuit. Ça sera bien. Oui, ça sera bien.
Il y a eu son visage dans la nuit, dessiné par la lumière du vieux café reflétée dans la cour. Nos cigarettes fumées pour prolonger les mots échangés. Echange dansé mille fois, comme un refrain. Pour se rassurer et s'assurer du changement. Echanger pour changer, qui sait ! L'impossibilité de dormir, après. Le cœur bousculé tellement fort que les douleurs sont partout.
Il y a eu ce livre reçu, au sujet de la Scandinavie, comme un appel au  voyage.
Il y a eu la grande maison devenue hôtel de passage. Il y a d'abord eu lui avec elle. Puis elle sans lui. Nos trois corps engourdis par le déséquilibre de la vie. Nos pas tremblant mais en sécurité une fois la porte de la grande maison dépassée. Des titres de livres échangés, des plats cuisinés, du thé chaud, le feu dans la cheminée, la station de radio qui ne diffuse que du Jazz, le bois coupé. Trois jours à passer dans la maison douce avec elle, l'Amie à l'Amour fou, qui choisit de quitter ce pays pour retrouver le sien, pas très loin. Mais assez pour faire couler nos larmes, comme des gamines. Trois jours et trois nuits de secrets partagés, de mots dorés chuchotés, de baisers à donner et des peurs à déposer. Son voyage en Asie, six mois, peut-être plus. La folie de partir seule, le cœur en vrac. Choisir le voyage pour trouver, se (re)trouver, se faire et se défaire. Au point du jour, toutes les deux, dans le grand lit, assises, à trier les photos souvenirs à s'offrir et se dire que l'on est peu sage, quand même. Enfin, surtout perdue, non ? Papoter à n'en plus finir, puis s'endormir, les cœurs légèrement lourds. A l'aube, la regarder partir et laisser couler la pluie, la pluie de larmes. Les dernières promesses échangées depuis la fenêtre, elle de sa voiture, moi de la maison. Bonne route ma dorée.
Il y a eu les nuits blanches à regarder passer le temps à travers la fenêtre de la petite chambre. Suivre, du bout des doigts, les silhouettes des montagnes; dessiner sa vie et laisser une trace dans le blanc de la neige qui recouvre la vie par ici. Penser. A moi, à lui, à nous. A moi sans lui, à lui sans moi, à nous sans nous. 
Puis il y eu cet appel. D'elle. Ma soeur. Encore des larmes au bout du fil. Des larmes de peur. La chute en scooter de son Amoureux. Alors il y a eu les urgences, la famille ralliée en un instant, les scanners, les gorges nouées, les tremblements, les boissons rafraîchissantes bues en attendant, les mots chuchotés qui rassurent, le dentiste et les rires après les pleurs. Les nuits à côté du téléphone, si jamais. Des photos prises pour rire. La fête du nouvel an annulé, forcément. Décider qu'on le fêterait à notre façon, tous emballés dans les couvertures du petit salon. Se souhaiter la nouvelle année avec du champagne pour enfant puis regarder un film pour rire. Se sourire et se souhaiter une année un peu plus douce que celle laissée derrière nous. Se souhaiter une viefolie dorée et pailletée, faite de petits riens majestueux et de grands luxes timides. Le luxe "d'aller quelque part sans savoir exactement où". 

C'est ainsi que je vous la souhaite, cette année 2013, les amis d'ici.