lundi 12 septembre 2011



Ça fait bien longtemps que je vous ai laissé.. Je reviens après un bel été rempli de vagabondages et d'air frais. On a couché notre fatigue sur du papier doré pour se laisser saisir par le vent du nord, il nous a surpris à rire de nous voir tout emmitouflé comme au mois de novembre alors que les filles de là-bas pédalaient en short en jeans un peu trop court. Le vent du nord nous a surpris à nous étonner de cette ville-là, un peu colorée, un peu froide, un peu contemporaine. Une ville qui avance à la vitesse d'une bicyclette, à la vitesse de nos pas pressés par le froid. Le vent nous a surpris à traîner dans un bain chaud même si c'était les vacances d'été. Il nous a surpris à noter toutes les références de ce fauteuil, car on ne sait jamais, le jour où l'on aura ce tout petit appartement..oh et cette lampe, et ce plaide..Le vent nous a surpris en train de nous faire aider par la dame qui parle français pour acheter les meilleures pâtisseries de la ville, il nous a surpris à courir au bord des quais et faire la course avec le bâteau-touriste, il nous a surpris à traverser ce village de hippies et emprunter les petits chemins pour voir les maisons construites uniquement de fenêtres.  *  Le vent nous a surpris à aimer cette ville, le vent à emporter les nuages et nous à fait voyager dans cette autre ville tellement différente, celle qui a vu nos pas au moins mille fois. *  On a commencé par monter ces vieux escaliers de bois au fond de la cour, un peu comme si on rentrait chez nous, dans ce petit appartement tant rêvé. La rue Montorgeuil était notre chez nous pour quelques jours, nous voilà gens d'ici. Les rues du Marais, le café minuscule, les photos de notre capitale dans ce tout petit atelier, les croissants du matin, la place qu'on avait encore jamais vu. Et ce film, la guerre est déclarée qui fait claquer mon coeur, qui le fait résonner d'histoires connues, sortir en se serrant la main très fort, s'asseoir sur la terrasse de ce café et prendre un verre de vin rouge, ne rien se dire, sourire et avoir tellement envie de vivre. Et puis il y a eu Paris-Delhi-Bombay, et nos deux corps malades, il fallait attendre à l'aéroport, l'avion était retardé, je dormais sur deux chaises alors qu'il n'osait pas me laisser hors de ses yeux une seconde, car il y avait cet homme, juste à côté, qui criait des insultes très fort dans son téléphone...entre deux cris, il me regardait rouge de fièvre. Dans l'avion, chanter "Love is in the air" d'une voix toute enrouée pour oublier la fin des vacances, rire aux éclats en regardant le steward mettre son gilet de sauvetage avant le décollage. Et puis rentrer, boire son thé chaud, le vent d'ici me réchauffe, l'été est encore là, tout le reste est ordinaire.

pssst: les images vont suivre